Perdre quelqu’un qu’on aime… c’est difficile. 😞😭
Pour beaucoup, c’est comme si un grand vide s’ouvrait d’un coup à l’intérieur, un silence qu’on n’a jamais demandé. Le monde, lui, continue de tourner comme si de rien n’était, alors que toi, tu essaies juste de ne pas sombrer. Les souvenirs reviennent sans prévenir : certains réchauffent, d’autres serrent la gorge. On voudrait encore entendre sa voix, sentir un geste, une présence… mais à la place, il n'y a que l'absence.
Comment la tradition netjeriste offre une réponse à la difficulté de la séparation et du deuil ?
(voir aussi l'article : "Funérailles netjeristes aujourd’hui : un guide simple et adapté à notre époque ")
Qu’est-ce que la mort dans le netjerisme ?
Dans la pensée égyptienne, la mort n'est pas une fin. Elle est un passage, une transition. Mais vers où ?D’abord, l’âme traverse la Douat, ce monde intermédiaire, le royaume nocturne que le soleil lui-même parcourt chaque nuit. Puis elle atteint l’Amenti, l’Ouest, le séjour des défunts — le lieu où commence une autre forme d’existence. Dans cette vision, l’être humain n’est pas un bloc unique. Il est composé de plusieurs éléments qui se séparent au moment de la mort. Parmi eux, deux sont essentiels pour comprendre ce qui se passe ensuite : le Ka et le Ba.
- Le Ka, la force vitale, retourne à la source de la vie. C’est ce souffle qui animait le corps, cette énergie fondamentale qui ne se perd pas, mais revient à son origine.
- Le Ba, la personnalité spirituelle — ce qui fait que chacun est unique — poursuit son voyage vers l’Amenti. C’est le Ba qui continue d’exister, de se déplacer, de rencontrer, de devenir.
Autrement dit : celui ou celle que tu as aimé ne disparaît pas. Il ou elle change simplement de forme et de monde. Dans le netjerisme, la mort n’est jamais pensée comme une rupture définitive. C’est une transformation. Un passage vers un autre horizon.
Comment supporter l'absence du défunt ?
L’absence physique fait mal, vraiment. Les anciens Égyptiens ne prétendaient pas qu’on pouvait vivre cette expérience sans souffrir. Mais ils rappelaient une chose essentielle : supporter l’absence, ce n’est pas oublier. C’est transformer. Transformer la douleur en hommage, la peine en mémoire vivante.
Faire perdurer le nom (Ren) : Dire le nom du défunt, même intérieurement, ce n’est pas s’accrocher au passé. C’est reconnaître que son existence continue à travers toi. Pour les égyptiens, la véritable "seconde mort" était l'oubli. Tant que le nom est prononcé, l'individu existe dans le monde des vivants. En prononçant le nom, vous effectuez une action garantissant que le défunt n'est pas effacé de l'ordre cosmique (Maât).
Une lumière pour manifester sa présence : Allumer une petite lumière, penser à lui/elle en regardant vers le soleil couchant… des gestes légers pour dire :“Je ne t’oublie pas. Continue ton chemin.”
Accepter les hauts et les bas du deuil : Dans la vision égyptienne, tout est cyclique : le Nil, le soleil, la vie. Le deuil aussi. Il ne progresse pas en ligne droite, il y a des jours "avec" et des jours "sans". L'humeur monte et descend. Et ce n’est pas grave. Cela fait partie du processus.
Demander et accepter de l'aide : Les anciens vivaient le deuil en communauté. Aujourd’hui encore, tu n’es pas censé le porter seul. Parler, raconter, partager : cela ne “réouvre” pas la blessure, cela la laisse respirer.
Comment garder un lien avec la personne défunte sans s’effondrer ?
Garder un lien avec un défunt n’a rien de malsain. Dans le netjerisme, c’est même naturel. Le but n’est pas de retenir l’âme dans ce monde, mais de l’accompagner symboliquement, tout en reconnaissant que ta vie continue — lentement, avec des pas fragiles, mais elle continue.
Un autel chez soi : un petit espace avec une photo, une bougie ou un objet qui rappelle la personne.
Partage de repas : tout comme les anciens Égyptiens, ou encore les familles mexicaines lors du Día de los Muertos, on préparait et partageait un repas près de la tombe des défunts. Aujourd’hui, préparer un repas en mémoire d’une personne aimée et en parler autour de la table, en famille ou entre amis, permet de maintenir le lien tout en restant vivant, sans s’enfermer dans la tristesse.
Les divinités liées au défunt et à la mort
Dans la tradition égyptienne, plusieurs netjerou (divinités) accompagnent le défunt et veillent sur son passage :
Osiris : dieu des morts et de la résurrection, garant du jugement et de la continuité de la vie après la mort. Il règne sur l'Amenti.
Isis : protectrice des défunts et mère aimante, qui veille sur le corps et l’âme d'Osiris. Elle participe à sa résurrection.
Nephthys : sœur d’Isis, gardienne des tombes et accompagnatrice des morts dans la Douat.
Anubis : dieu funéraire, maître de l’embaumement et guide des âmes vers l’Amenti.
Horus : parfois invoqué pour protéger le défunt et assurer sa renaissance.
Hathor sous sa forme de Dame du Sycomore : protectrice et consolatrice des défunts, Hathor est souvent représentée dans un sycomore, offrant de l’ombre, des fruits et de la boisson aux âmes qui traversent l’au-delà. Elle symbolise la douceur, le réconfort et l’accueil pour ceux qui quittent ce monde, rappelant que même dans la mort, il existe une présence bienveillante qui apaise la peur et la douleur.
Ces netjerou symbolisent l’accompagnement, la protection et la guidance du défunt, rappelant que dans le netjerisme, la mort est un passage, mais jamais une fin solitaire. Tu peux choisir de t'adresser à l'un d'eux pour accompagner le défunt dans l'au-delà et t'aider à vivre ton deuil.

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